Darksword Armory Black Prince – Foxey Swordy

Woodstock, sa boue, sa pluie, ses gueux, Jimi Hendrix… ah, non, pas Jimi. C’est pas le bon Woostock. Aujourd’hui, c’est la charmante bourgade d’Angleterre de 3000 âmes, proche d’Oxford, que nous allons évoquer pour discuter du fils d’Edouard III, Édouard de Woodstock (quelle originalité !), plus connu sous le nom de Prince Noir (non, rien à voir avec celui-là). Enfin, c’est surtout son épée supposée qui nous intéresse. Parce que bon, OK, il a élu domicile à Cognac entre 1366 et 1370, ce qui tend à prouver que c’est un homme de goût. Mais bon, le loustic, en plus d’être Anglais, aura passé le plus clair de sa vie à écumer les campagnes françaises en pleine guerre de cent ans, après avoir triché à Crécy avec tous ses archers. Bref, il ne m’est pas sympathique.
Alors, c’est un premier article sur une épée. Et comme tonton Johannes nous dit que l’escrime, c’est pas pour les peureux, je vais le faire sur ma première (et pour l’instant seule) épée tranchante. Au diable la zone de confort de ma feder que je connais sur le bout des doigts. En espérant qu’on ne se perde pas dans la brume (violette) en chemin.

La bête. Notez les tranchants concaves.
ForgeronDarksword Armory (Montréal)
Type d’épée Oakeshott Type XVa
Pommeau Oakeshott Type K
Quillons Oakeshott Style 8
Époque1370
Longueur totale127 cm50″
Longueur de lame99 cm39″
Longueur de la poignée (sans pommeau)20,5 cm8″
Longueur des quillons24,5 cm9,6″
Poids1,6 kg3,5 lbs
Dimension de la lame à la base46 x 7 mm1,8 x 1/4″
Épaisseur proche de la pointe2,8 mm0,11″
Centre de gravité (mesuré en avant de la garde)82 mm3,2″

Un peu de contexte avant de commencer

Type d’épée

Si le nom de Ewart Oakeshott ne vous dit rien, allez faire un tour ici (en anglais) ou (en français). Je reviendrais plus en détail sur l’individu dans une fiche de lecture sur un de ses livres. Pour le moment, il est juste important de savoir que ce monsieur a mis en place de son vivant une classification systématique des épées médiévales permettant de les ranger dans des petites cases et de savoir à quoi on a affaire. C’est très pratique. Une XVIIIb par exemple est une longue épée fine du début de la renaissance, que l’on voit souvent dans les illustrations de l’époque. La XIIIa est la grande épée de guerre typique qu’on associe aux chevaliers dans la culture populaire, représentée aussi dans l’iconographie d’époque.
En l’occurrence, l’épée dont nous parlons aujourd’hui est une XVa, archétype de ce qui est communément appelé une épée « bâtarde », courante au XIVe et XVe siècles et se développant en parallèle des armures de plaques. En effet, les épées du type XII ou XIII par exemple, très courantes au milieu du moyen-âge et orientées vers la coupe, ne sont d’aucune utilité face à un adversaire engoncé dans 20kg de plaques d’acier. Enfin, on peut toujours frapper comme au béhourd, mais, telle une attaque feu sur un pokémon eau, ce n’est pas très efficace car seul l’aspect contondant de l’épée est mis à profit. Autant prendre une masse d’arme.
Les épées évoluent donc vers une utilisation orientée plus vers l’estoc, avec une pointe plus fine et renforcée pour passer entre les plaques d’armure ou à travers ses faiblesses. Les types XV (utilisation à une main) et XVa (pouvant être utilisée à deux mains) sont le résultat de cette évolution. Pour autant, une épée de type XV n’abandonne pas la coupe au contraire de l’estoc (le type d’épée). Ses capacités de coupe sont simplement moins bonnes que pour une épée conçue pour cette utilisation, mais peuvent s’avérer tout à fait honnêtes. Il faut attendre des épées plus tardives comme les XVIIIb pour avoir une bien meilleure adaptabilité entre estoc et coupe pour une même arme. Il faut aussi noter que la lame fine des XVa permet de développer des techniques de combat à la demi-épée, là encore axées sur le combat en armure.
Par la période historique à laquelle elle correspond, au tournant du XIVe et du XVe siècle, le type XVa est tout à fait représentatif des épées utilisées en escrime Liechtenauerienne (et aussi Fioriste). Il est bien reconnaissable dans les illustrations de Talhoffer. On reconnait la lame fine à section losange, les tranchants rectilignes, la poignée suffisamment longue pour être tenue à deux mains, mais une balance et un poids lui permettant d’être manipulée avec une main seule (d’où le qualificatif « d’épée bâtarde »). Même chose chez Fiore, les détails en moins.

Le forgeron

Darksword Armory est un fabriquant d’épée Montréalais, accessoirement sponsor du MSM 2019 (on les remercie, mais je tiens à préciser que cet article n’est en aucun cas une publicité commandité par eux), spécialisé dans les épées « prêtes au combat ». Alors on va passer sur la signification du terme « battle ready », pour plus de détails là dessus, allez voir la vidéo de medieval review sur le sujet. Donc on va parler d’épées fonctionnelles, habituellement tranchantes ou pouvant être aiguisées. Certains modèles sont plutôt historiques (comme l’épée dont il est question ici), d’autres vont cherche du côté de l’heroic fantasy, en particulier le Seigneur des Anneaux et Game Of Thrones. Ils ont quelques modèles d’entraînement, dont une feder, superbe (vraiment), mais sur laquelle j’aurais beaucoup à redire vis-à-vis des attentes que j’ai pour une épée de sparring en AMHE.
Niveau prix, les productions de la compagnie se placent en milieu de gamme, bien plus accessibles que les Albions et autres Arms & Armor, mais plus chères que les entrées de gamme fabriquées industriellement en Chine comme les Hanwei, Cold Steel, Ronin Katana et autres Windlass. Chez Darksword, on parle de petite production de série, avec des lames forgées, montées et ajustées à la main. C’est local, fait main, ça parle à ma fibre de Hipster refoulé.
À l’heure actuelle, Darksword a cependant toujours une réputation mitigée dans le milieu. La faute en particulier à une histoire de tang, mélangeant fake news, fantasmes non-historiques de collectionneurs peu avisés, coups bas de la concurrence et problèmes de contrôle qualité (voir le résultat ici vers 8:00). Tout ça est un peu vieux et très bien détaillé ici, je vous laisse y faire un tour. Mais concrètement, on peut sans doute reprocher des choses à Darksword, mais probablement pas de ne pas être à l’écoute de la clientèle ou d’avoir attendu que tout ça passe sans rien faire. Nous sommes en 2019, des efforts évidents ont été fait pour redresser la barre de problèmes réels ou imaginés sur les dernières années, et pour avoir discuté avec les gens de l’entreprise en personne, ils m’ont eu l’air de professionnels sachant ce qu’ils font en ce qui concerne les épées tranchantes. Ceci dit, les réputations peuvent prendre des années avant de se refaire, et on croise toujours de par les internets des gens déconseillant vivement d’acheter leurs produits. Ce n’est pas mon cas, comme vous allez pouvoir le voir par la suite.

L’épée qui a servi de modèle

Photo de l’épée originale prise sur le site de Darksword Armory

L’épée ayant servi de modèle est parvenue en possession d’Ewart Oakeshott suite à une restauration et il la détaille dans un long paragraphe de son livre de 1991 Records of the Medieval Sword. Pour résumer, l’épée a été retrouvée, en très mauvais état, en 1945 ou 1946 suite à la vente d’une maison. La lame d’environ 86cm étant cassée et irrécupérable, et ce malgré le relativement bon état de la poignée et du premier tiers de lame, celle-ci fut remplacée en utilisant les morceaux de la lame d’origine comme gabarit. Dans le même temps, la poignée a été remplacée et la garde noircie. La poignée originale fut jetée durant la procédure. Cependant, une photo (affichée dans le livre de Oakeshott) montrant la poignée d’origine subsiste, montrant que celle-ci avait une forme plus complexe que celle que nous connaissons maintenant, bien droite. La lame d’origine porte une marque de fleur de lys sur un écu, indiquant sa fabrication par un forgeron ayant le privilège de fournir des armes à la maison royale Anglaise. Oakeshott considère qu’un faisceau d’indices converge fortement, sans pour autant démontrer indubitablement, que cette épée est celle qui aurait été suspendue au dessus de la tombe du Prince Noir dans la cathédrale de Canterbury, depuis son enterrement en 1376 jusqu’à son vol pendant le Commonwealth de Cromwell aux alentours de 1650, et qui a été perdue par la suite.
Cette épée, typique d’un type XVa, a servi de modèles a plusieurs autres reproductions d’autres forgerons. Sont disponibles par exemple : la dispendieuse mais très précise reproduction de Arms & Armor, la bien plus approximative version de Legacy Arms (qui cependant s’inspire de la poignée d’origine) ou encore d’autres machins qui n’ont juste rien à voir mais qui trouvent que « Black Prince », c’est un nom cool.

On rentre dans le vif du sujet

L’épée de Darksword Armory

L’épée Black Prince de Darksword Armory m’a donné une excellente première impression dès que je l’ai eue en main. J’étais dans le showroom de Darksword, discutant des histoires de sponsoring, et cette pièce étant pleine à craquer d’épées de démonstration aux murs, je commence à les prendre en main une par une. La plupart des modèles « historiques » à une main et demie ou deux mains étant des épées de guerre (Type XII ou XIII), donc orientées coupe, donc balancées en conséquence, je les trouvais jolies, mais un peu balourdes. En bon Liechtenauerien, mes épées, je les aime bien agiles et orientées estoc. Et là, je tombe sur la Black Prince. Superbe prise en main, très bon balant, assez proche d’une feder moderne. Résultat, quelques mois plus tard d’économies, j’achète.
Donc quoi en penser au premier abord ? La construction de l’épée est, selon toute vraisemblance, excellente. La garde est solide, bien montée, le pommeau est riveté (pas sûr de ma traduction de « peened ») comme vous pouvez le voir dans la photo ci-dessous. La lame est bien polie, montrant quelques irrégularités mineures dues au forgeage à la main et visible en contre jour. Elle est faite d’acier carbone moderne 5160, un très bon acier dans le cadre de la fabrication d’épées. Le traitement est fait, selon le fabriquant, à 60 Rockwell sur le tranchant et 48-50 Rockwell sur l’âme de la lame. Comme c’est quand même censé être une épée d’estoc, la pointe est renforcée, visiblement plus rigide.
Seul point vaguement négatif, le revêtement de la poignée, une sorte de film épais collé par dessus le filage. La jonction entre les extrémités du film est visible sur le côté de la poignée, ce qui, niveau finition, le place en deçà du reste de l’arme. Autrement, il n’y a as à dire, c’est une belle bête.
L’épée est livrée avec un fourreau, en bois et cuir noir, simple, fonctionnel et bien fini qui vous évitera d’avoir un objet tranchant de 1,30 m qui traîne dans votre maison.

Détail du pommeau
Détail de la garde et du fort de lame
Détail de la pointe

Historicité

La Black Prince de Darksword et son modèle à l’échelle

Côté historicité, là, ça pêche un peu. Un peu beaucoup même. En comparant les images de l’épée originale et de celle de Darksword, on a l’impression que cette dernière est sa petite sœur, dopée aux stéroïdes.
Déjà, la lame est plus longue d’environ 13cm selon mes mesures (4″ = 10,1cm d’après le site web de Darksword). La poignée a été adaptée en conséquence et est aussi plus longue d’environ 3 à 4 cm selon mes estimations graphiques. Le pommeau est aussi différent. Il est plus ovale sur l’original, et ceci est d’ailleurs bien répercuté dans la version de Arms & Armor. La partie carrée sur laquelle est installée le rivet est incluse dans le pommeau au lieu d’être un pièce séparée. Cette petite pièce, selon mon collègue de la compagnie Médiévale Jérôme Paupe, servait à pouvoir ajuster la position du pommeau à la longueur de la poignée sans pour autant couper le Tang. Elle est donc figurée dans l’épée de Darksword sans pour autant en refléter sa fonctionnalité première (la fonctionnalité seconde de pouvoir donner des coups de pommeaux ravageurs est elle préservée).
La garde n’est quant à elle pas tout à fait un type 8. La forme générale est correcte. En revanche, les quillons devraient avoir une section hexagonale. Les quillons de la Black Prince ont une section plutôt en forme de losange aplati.
Côté poids, je n’ai pas le poids de l’original à disposition, mais l’épée de Darksword fait le même poids que la reproduction, plus précise, de Arms & Armors, et ce malgré ses plus grandes dimensions. Il semblerait donc que de ce point de vue, on serait dans la bonne fourchette.
Là où j’ai un peu plus de mal à comprendre, c’est pour la forme de la lame. Ce qui fait le type XVa, c’est sa section en losange, avec les flancs droits ou concaves, mais surtout ses deux tranchants, rectilignes de la garde à la pointe. Côté section, c’est parfait. Côté profil de lame, on y est pas du tout. En me basant sur les images, j’ai pu mesurer que l’angle entre les deux tranchants de l’épée de 1370 est constant et égal à 2,5° environ tout le long de la lame, sauf aux abords immédiats de la pointe. Pour l’épée de Darksword cependant, les deux tranchants sont peu ou prou parallèles sur le premier tiers/première moitié de la lame, puis convergent en suivant une courbe vers la pointe. Cela a pour effet de rendre la lame bien plus large près du centre de percussion, donc d’améliorer le potentiel de coupe. En fait, cette lame me semble bien plus proche d’un type XVIIIb que d’un XVa. Même si selon myarmoury.com les deux types sont partiellement contemporains, le type XVIIIb représente une nette évolution des épées et perdurera jusqu’au XVIe siècle, 100 ans plus tard que les dernières XVa. Donc, ça tombe bien pour moi, je voulais m’entraîner à la coupe avec cette épée. Mais concrètement, c’est un peu de la triche. De manière assez étrange cependant, l’épée en photo sur le site web de Darksword a une forme de lame un peu à mi-chemin entre la mienne et l’original. Donc peut-être qu’ils ont fait évoluer le modèle pour de meilleures performances, mais cela s’est fait au dépends de l’historicité.

Note de marge en parlant du site-web de Darksword : la page montre trois photos côte à côte ; deux détails de garde et une photo d’épée en vitrine. La garde de droite et l’épée en vitrine ne semblent pas être l’épée du prince noir, mais une autre épée, très similaire et aussi décrite par Oakeshott dans le même livre, trouvée dans le lac de Lucerne en Suisse.

Et alors, le maniement ? elle coupe bien au moins ?

Oui.
Je n’ai pas encore eu l’occasion de tester sur des tatamis. Cependant, elle gère très bien les bouteilles en plastique malgré mon manque de pratique. J’avais commandé l’épée aiguisée au fabriquant, et de mon point de vue, ce n’est pas au niveau d’un rasoir, mais c’est suffisamment tranchant pour l’utilisation que j’en ai. Je changerais certainement d’avis au premier tatami au lieu de me dire que c’est juste moi qui tape n’importe comment.
Il n’empêche, comme vous pouvez le voir sur les photos suivantes, il m’a été possible de couper net à travers un bouchon de bouteille et à travers les formes moulées d’une bouteille à anse. Donc oui, elle coupe bien !
La pointe en revanche est peu acérée. Son renforcement la rend plus épaisse, et l’aiguisage n’a pas l’air d’avoir compensé. Il en résulte des estocs assez difficiles à placer contre des bouteilles. Bon, ceci dit, contre une cote de maille ou un pourpoint, je pense que ça suffirait amplement.

oh la belle verte !
exemple de coupe à travers des formes complexes (la bouteille n’a pas été replacée après la coupe)

Côté maniement général, je suis personnellement en terrain connu. La Black Prince a des dimensions et un poids similaire à ma Rengeyei Trnava Light qui en l’occurence gagne un galon de plus comme épée de pratique. Pour des gens habitués à des épées plus légères comme une Albion Meyer, ça peut paraître un peu lourd et centré vers l’avant. Cependant, il faut bien garder en mémoire que la forme et la fonction d’une feder n’ont rien à voir avec celle d’une épée dite « de combat » et donc son comportement dynamique diffère en conséquence. De ma faible expérience actuelle avec des épées tranchantes, je peux cependant dire que la Black Prince est particulièrement agile, vivace et tout à fait adaptée à une pratique orientée vers l’escrime Liechtenauerienne du XVe siècle. Elle fait aussi un très joli bruit en fendant l’air.

La Black Prince côte à côte avec une feder Regenyei Trnava Light

Conclusion

Qualité de construction 4/5
Franchement, c’est bien. À un moment, il faut laisser les vieilles histoires et rumeurs en arrière et aller de l’avant. Je n’ai pas d’expérience de première main des épées de Darksword à l’époque de leurs problèmes, mais aujourd’hui, ça m’a tout l’air d’une épée qui peu prendre très cher avant de flancher. Quelques marques de forge bien compréhensibles, et une poignée en deçà, mais c’est pas la fin du monde.

Historicité 2/5
Je ne peux pas considérer cette épée comme une reproduction, mais comme une interprétation d’un original. En revanche, dans l’ensemble, elle est en gros représentative d’une construction et d’une forme qu’on aurait pu trouver aux alentours du XVe siècle. Donc oui, d’une certaine manière elle a du sens d’un point de vue historique.

Maniement 4/5
C’était un coup de cœur à la première prise en main. Rien ne m’a contredit jusqu’ici. Je compte sur elle pour devenir un bon outil entraînement et d’apprentissage.

Prix et service client 4/5
Avec un prix affiché, aiguisé avec fourreau de 650 CAD (soit 500 USD ou 430 €), on a un très bon rapport qualité prix. Le personnel de Darksword est sympathique, répond vite aux e-mails et le service d’aiguisage est franchement correct.

Verdict : Aucun Regret
Une bonne épée solide, bien finie se transformant en un superbe jouet pour adulte pour couper des bouteilles dans le jardin comme un gamin. Cette épée est belle, fun et qu’importe l’historicité vis à vis de son modèle. Je ne vais pas bouder mon plaisir, et je n’aurais pas honte de la prendre avec moi si je devais aller faire ma ronde, tout au long de la tour de guet.

2 réflexions sur “Darksword Armory Black Prince – Foxey Swordy

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